COMPOSTAGE EN BAC

Dans ce cas les matières à composter sont regroupées dans un bac acheté ou "fabriqué maison".

On compte généralement quatre à neuf mois pour obtenir un compost mûr.

Avantages

  • C'est assez esthétique : le composteur contient, dans un volume raisonnable, une quantité importante de déchets sans qu'aucun soit visible. Par ailleurs le composteur et ses abords restent propres.

    Ce qu'en dit un de nos référents-composteurs :

    "Par rapport à un tas, tout est rassemblé et caché. En plus c'est facile à dissimuler au jardin !"

  • Ça évite des nuisances : le composteur étant fermé, le compost est à l'abri des aléas climatiques et hors de portée de certains animaux

Inconvénients

  • Certaines manipulations sont malaisées en particulier avec certains bacs achetés dans le commerce. N'hésitez pas à suivre les conseils ci-dessous pour avoir un bac où ces désagréments soient réduits.

Mise en oeuvre : méthode, conseils et astuces

Equipement

Les caractéristiques conseillées pour le bac à compost sont :

  • acheté si vous n'êtes pas trop "bricoleur". Vous trouverez des bacs en jardinerie, grande surface ou auprès de collectivités (communes, syndicats d’ordures ménagères/de traitement des déchets, déchetteries...) où certains de nos référents-composteurs ont même obtenu le leur, "à un coût négocié et en bénéficiant de conseils personnalisés pendant 1 an" ou "donné en échange d'une formation sur le compostage". Privilégiez la marque "NF Environnement" qui donne des garanties sur la qualité du matériel. D'après la majorité de nos référents-composteurs, ces bacs sont "plutôt faciles et rapides à installer".

    • Exemple de bacs achetés, l'un en bois, l'autre en plastique
    (L x p = 80 cm x 80 cm environ)

  • "fait maison" si vous êtes plutôt "bricoleur" ; l'avantage est que vous pourrez adapter l'esthétique de votre composteur à votre convenance et la taille à votre besoin. C'est utile si vous voulez composter des quantités assez importantes (tontes, feuilles...) sans multiplier des bacs du commerce aux contenances limitées. Vous trouverez des tutoriels sur internet.

    • Exemple d'un bac "fait maison" (L x p x h = 140 cm x 120 cm x 140 cm)

  • en matériau résistant aux chocs et aux UVs, sans produits toxiques pour les organismes du sol
    Le bois a un aspect naturel qui lui donne l'avantage de se fondre dans un jardin mais, à moins de le choisir naturellement résistant (robinier, châtaignier, chêne...) ou de le protéger (notamment sur sa zone de contact avec le sol), il se dégrade avec le temps et les intempéries.
    Le plastique doit être assez épais et légèrement souple (pour ne pas casser).
    D'autres matériaux peuvent être utilisés : parpaings de béton, grillage plus ou moins souple...
    En ce qui concerne la couleur, une couleur foncée pourrait aider à réchauffer le bac : cela peut être utile par temps froid et ensoleillé.
  • de forme simple et assez large pour faciliter si possible à la fois les brassages réguliers et la récupération du compost. On trouve notamment des formes cubiques (bac en bois) ou cylindriques (bac en treillis) ou en cône tronqué (bac en plastique). Vérifiez que toutes les parties (corps, couvercle...) s'emboîtent bien.
  • avec une face avant amovible pour faciliter les manipulations du compost (accès, retournement, récupération). Et les propos d'un de nos référents-composteurs confirment cet intérêt : "Avec l'expérience, ce que je trouve bien dans la conception de notre bac "fait maison", ce sont les faces avant qui sont entièrement amovibles : cela facilite l'accès au compost."
  • sans fond afin que les matières soient en contact avec le sol. Si le bac a une plaque de fond, des ouvertures doivent être présentes pour permettre d'une part l'accès des déchets aux organismes intervenant dans le processus de compostage et d'autre part l'aération.
  • avec des ouvertures d'aération (espacement de lattes...) sur tous les côtés : cela permet d'aérer même si les ouvertures du bas se bouchent à cause du tassement et des écoulements
  • avec une ouverture dans le bas que vous aurez testée. Cette ouverture est destinée à récupérer le compost mûr. Certains systèmes d'ouvertures sont bien adaptés (ouverture large, porte à glissière...) pour permettre une récupération facilitée du compost. Mais comme le remarquent nos référents-composteurs, en pratique, sur certains bacs du commerce "l'accès au compost "le plus prêt" par le tiroir du bas n'a pas bien été conçu". L'ouverture n'en demeure pas moins utile pour surveiller l'état d'avancement du compost.
  • avec un couvercle comportant si possible un système permettant de modifier l'aération. Testez ce couvercle : il ne doit pas être trop lourd à soulever !
  • stabilisé si nécessaire, par exemple avec des piquets enfoncés dans le sol

Conseil : n'hésitez pas à constituer, près de votre bac, une réserve de matières carbonées. En effet ces dernières ne sont pas toujours disponibles dans l'année et lorsqu'elles le sont, c'est souvent en quantité (trop) importante. Avec cette réserve, vous pourrez en disposer toute l'année et, en les intégrant au fur et à mesure dans le bac avec les déchets ménagers ou du jardin riches en azote, garder un compost équilibré. N'hésitez pas à recycler ainsi les feuilles mortes d'automne, les résidus secs de taille...

Astuce : pour que le compost démarre bien et vite, n'hésitez pas à y intégrer 1 ou 2 seaux de compost déjà formé : cela favorisera les organismes intervenant dans le processus de compostage (même s'ils sont naturellement présents dans les déchets et la nature).

Lieu

Installez le bac à compost dans un endroit, "ni trop près ni trop loin" de votre lieu de vie, qui soit :

  • discret au jardin (pour vous et vos voisins !) car l'aspect esthétique du bac peut déranger
  • mi-ombragé et à l'abri du vent fort pour éviter le dessèchement
  • extensible au cas où il faille ajouter ultérieurement d'autres bacs : voyez grand !
  • assez loin pour ne pas être gêné par d'éventuelles nuisances (odeurs, mouches...)
  • assez près, facile d'accès et dégagé pour pouvoir y aller sans problème régulièrement en hiver (!), pour entretenir facilement le compost et aussi pour faire les allers-retours avec votre brouette entre le bac et le jardin

Astuce : installez le bac dans le jardin, dissimulé derrière un arbuste

Bas

Le bac doit être :

  • sur le sol du jardin (et non sur une surface bétonnée par exemple) pour faciliter la colonisation par les organismes du compost
  • sur un sol droit pour ne pas avoir d'espace, à la base du bac, qui puisse permettre à des animaux d'accéder au compost
  • sur un sol bien drainé pour limiter les désagréments liés à de possibles écoulements
  • bien aéré à la base pour que les organismes du compost puissent agir et qu'il n'y ait pas putréfaction du fond du tas. Vérifiez notamment que le sol sur lequel repose le bac n'est pas creux car l'accumulation des matières et de l'eau pourrait justement favoriser des conditions anaérobies.

Conseil : préparez grossièrement le sol en enlevant les éventuelles grosses pierres et vieilles racines puis en le décompactant s'il est tassé

Astuce anti-animaux : placez un grillage assez serré à la base du compost pour empêcher l'arrivée de rongeurs et/ou taupes par le sol (mais sans compromettre l'arrivée des organismes intervenant dans le processus de compostage !). En effet, comme l'a remarqué un référent-composteur, la structure du bac "ne suffit pas toujours à éviter la présence d'animaux qui peuvent arriver à creuser des galeries et pénétrer dans le compost, par le sol". Même si ces animaux brassent très efficacement le compost lors de leurs escapades (!), ils risquent de disperser les déchets en dehors du composteur, manger tous les vers de terre et être porteurs de maladies ou parasites (puces...).

En ce qui concerne la façon de mettre en place ce grillage, assurez-vous que cela ne gênera pas la façon de récupérer le compost.

Mais quelle est cette bête qui a creusé une galerie pour venir se servir au compost ?
Pour la petite histoire, depuis que le grillage a été installé, cette bête tente d'autres façons d'accéder au compost (creusement de galeries plus profondes...) !

Astuce aération : placez une couche de 20 cm de paille, fines branches ou broyat dans le fond du bac pour assurer un drainage du compost par le bas et garantir l'aération. Cette couche se décomposera avec le compost, et pourra y être incorporée ultérieurement. Évitez les gros branchages car ils se décomposeront plus lentement et pourront être ensuite gênants pour brasser, retourner, transvaser ou récupérer le compost.

Astuce aération bac avec fond : si le bac a une plaque de fond avec des ouvertures, intercalez des dalles (2x2 ou 3x3 selon leur taille et espacées de quelques cm) entre le sol et le bac. Cela évitera que les ouvertures s'obstruent par tassement du sol donc garantira l'aération et l'accès au compost des organismes. Cela pourra aussi aider à stabiliser le bac.

Haut

Assurez-vous que le couvercle du bac soit toujours rabattu pour conserver à l'intérieur du bac la chaleur et un bon taux d'humidité. Et cela évite, en période de pluies, le lessivage des éléments nutritifs.

Astuce : en cas de problème avec le couvercle, utilisez à la place une bâche imperméable laissant passer l'air (en plastique troué par exemple) ou un carton troué ou un paillis de matériaux carbonés

Aération

Celle-ci est obtenue de 2 façons, par :

  • aération passive en ajoutant dans le compost des matériaux grossiers qui gardent une certaine granulométrie. Cela empêche le compost de se tasser donc préserve son aération.
  • aération active d'une part en approvisionnant le compost sans tasser les matériaux, d'autre part en réalisant des brassages ou retournements réguliers qui décompactent le tas donc l'aèrent.

Conseil : en hiver, diminuez si possible l'aération du bac. En effet, un courant d'air glacial n'est pas très recommandé pour les organismes du compost !

Humidité

En cas de :

  • compost trop sec : brassez le compost tout en l'arrosant. Vous pouvez également apporter davantage de matériaux azotés (riches en eau) : épluchures, gazon, purins de consoude et d'ortie... Enfin, en cas de temps sec, vérifiez que votre bac est bien couvert après arrosage pour limiter l'évaporation et garder l'humidité. Au contraire n'hésitez pas à découvrir votre bac s'il pleut.
    Vérifiez également d'une part que vous n'avez pas tendance à apporter des matériaux grossiers en excès et d'autre part que l'aération au niveau du bac n'est pas trop forte (couvercle mal fermé, espaces entre les planches trop larges, corps mal emboîté, bac installé dans un endroit trop venteux...) ; corrigez si nécessaire.
  • compost trop humide : aérez le tas. L'effet de "ventilation", ajouté au fait que les parties extérieures plus sèches seront mélangées avec les parties intérieures plus tassées et humides assécheront le tas. Vous pouvez également apporter davantage de matériaux carbonés secs pour absorber l'eau en excès : feuilles mortes, paille... et aussi laisser le bac découvert sauf par temps humide, pluvieux ou froid où votre bac devra au contraire être bien couvert.
  • compost détrempé : étalez, par temps sec et si possible ensoleillé, le compost sur le sol ; laissez le surplus d'eau percoler plusieurs heures voire plusieurs jours si nécessaire puis remettez le compost dans le bac

2 composteurs

Comme le font remarquer les référents-composteurs, le nombre de bacs de compostage dont on a besoin dépend de la place dont on dispose, de la quantité de déchets et de la taille de la famille. A priori "pour 4 un seul est suffisant". Néanmoins, si vous avez assez de place, il peut être judicieux car plus pratique de fonctionner avec deux bacs de compostage (ou plus). En effet "un bac unique est moins facile à vider car pas complètement composté". Si vous utilisez 2 bacs, en les remplissant l'un après l'autre, l'un, "à remplir", recevra les déchets frais et l'autre, "à laisser tranquille", servira à la maturation du compost. Lorsque l'un sera plein, il sera temps, dans l'autre, de récupérer le compost mûr puis d'y commencer un nouveau compost. En fait ces 2 bacs "fonctionnent en alternance, typiquement tous les ans" ; et ce qui est plus simple c'est que "quand le bac (composté) est vidé, il l'est complètement" et on "récupère un compost complet prêt à être utilisé".

2 bacs de 500 litres chacun (L x p x h = 80 cm x 80 cm x 80 cm)

Pour brasser le compost

Pour brasser le compost, ce qu'il est recommandé de faire mensuellement, deux solutions existent :

  • utilisez un outil spécial du commerce pour brasser sur place le compost en bac : Brass'compost, tige aératrice, croc... En accompagnement, un marchepied ne serait par ailleurs pas de trop car il est plus facile de manipuler ces outils avec un peu de hauteur par rapport au bac !
  • transvasez le compost : le plus simple est de disposer d'un bac annexe pour y transférer et y mélanger le compost en formation. Lors du transvasement "retour" dans leur bac initial, veillez à respecter l’ordre d’arrivée des différentes couches : les plus anciennes doivent être au fond du bac.

Conseil : un brassage au printemps permet de relancer le processus de compostage dégradé en hiver

Pour récupérer le compost mûr

Si l'ouverture dans le bas du bac n'est pas pratique, vous pouvez, si possible, suivre cette technique :

  • retirez le couvercle et le corps du bac : il reste le compost "bien moulé"
  • retirez les parties extérieures (notamment de dessus) qui sont généralement moins compostées et placez-les de côté
  • récupérez le compost mûr de dessous et s'il est trop humide, mettez-le à sécher (en le brassant et en utilisant une bâche de couverture que vous mettrez en place ou retirerez selon la météo)
  • retirez les fines branches à la base du compost s'il en reste et placez-les de côté
  • nettoyez la base du bac si nécessaire
  • remettez tout en place pour le nouveau compost avec, dans l'ordre : le corps, les brindilles récupérées, les parties moins compostées récupérées ("empilées" en respectant leur ordre d'arrivée), un paillis de matériaux carbonés et/ou le couvercle

Astuce : pour laisser un sol net, déposez le compost mûr récupéré sur une bâche placée au sol à coté du bac

En cas d'absence

Voici ce que disent nos référents-composteurs : "On ne fait rien de plus que d'habitude sinon de mettre assez des matières sèches (feuilles mortes, carton, mouchoirs en papier...) pour éviter que le compost macère !" et "On peut mettre du papier tue-mouches pour attraper les insectes volants si nécessaire."

Remarque : les propos tenus n'engagent que leurs auteurs


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