Prendre du recul
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ralentir ne serait-ce qu'en prenant du temps pour respirer, ressentir, écouter, observer... -
analyser , en se plaçant "de son propre côté" mais aussi "du côté de" l'enfant. Cela permet d'éviter certaines maladresses !
On peut ainsi analyser ce qui nous pose vraiment problème en cas de conflit avec l'enfant : par exemple, lorsque ses chaussettes traînent par terre... Est-ce le rendu de désordre qui nous horripile ? Ou la surcharge de travail que cela NOUS génère qui nous exaspère ? Ou bien est-ce encore l'absence d'attention de l'enfant à nos demandes répétées qui nous agace ? Par ailleurs avons-nous peur de quelque chose ? Que sommes-nous prêts à accepter ? Les réponses à toutes ces questions détermineront les axes de travail pour solutionner le conflit.
Il est également utile d'analyser le besoin profond de l'enfant : votre enfant a vu en magasin un jouet qu'il vous implore d'acheter ? "Je te propose qu'on prenne en photo ce jouet et quand on rentrera à la maison, on ajoutera, sur l'ordinateur, cette photo à ta liste d'idées cadeaux" est une réponse qui peut suffire à combler l'enfant qui voit sa demande reconnue et enregistrée.
Les croyances de l'enfant sont également un bon sujet d'analyse. En effet tout comportement a une raison et toute action a un but (c'est la "logique privée"). L'enfant a souvent une bonne perception mais interprète parfois mal. Comprendre ses croyances permet de résoudre des problèmes. Pour illustrer ces propos, considérons un cas typique avec l'arrivée d'un bébé dans une famille. L'aîné, qui constate que sa mère s'occupe quasi exclusivement du bébé, va développer la croyance "Maman aime le bébé et ne m'aime plus". Et pour solutionner son problème, il peut même se mettre à développer un comportement de bébé... qui irritera sa maman ! En bref, c'est le début d'un cercle vicieux et c'est à ce moment-là que Maman doit intervenir pour y mettre terme : "Là je suis avec ta petite sœur mais après je serai avec toi." -
ne pas prendre les choses à titre personnel car on sur-réagit alors que la vraie raison, c'est tout simplement que l'enfant n'a pas forcément l'âge, la connaissance ou la compétence !
Lorsqu'un bébé pleure, il ne le fait pas contre l'adulte ; il s'exprime simplement à sa façon (de bébé) c'est-à-dire notamment par les pleurs. De même lorsqu'un enfant fait une bêtise, c'est peut-être en voulant imiter l'adulte ou même en voulant bien faire pour lui faire plaisir ! Arrêtons de penser que les enfants cherchent à nous embêter !
Se (re)connecter à soi et à son enfant

Nous vivons dans un monde "connecté".
Mais pour vraiment se connecter avec son enfant, on fait comment ?
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être plus indulgent et moins exigeant envers soi et les autres
C'est être capable de s'adapter à cette nouvelle vie à plusieurs qui requiert parfois de "lâcher un peu de lest". "Avant j'avais des principes; maintenant j'ai des enfants." : cette phrase, que j'ai lue un jour sur un forum dédié à l'entraide entre parents, illustre bien le propos ! -
être bienveillant envers son enfant
Lorsqu'on s'intéresse à son enfant et qu'on l'écoute, on préserve ou (re)crée du lien avec lui. "J'ai trouvé très intéressante ta remarque sur...", "Ça m'a fait rire quand tu as..., "Ça a dû être désagréable quand...", "..., pas vrai ?", "Vraiment ?!"... sont à utiliser sans modération ! -
viser la coopération et pas l'obéissance
En effet il ne faut pas que ce soit un combat avec un gagnant et un perdant.
Dans ce sens, il est préférable d'éviter les punitions qui dégénèrent en un des 4 "R", c'est-à-dire, comme l'a défini Jane Nelsen, docteur en psychologie de l’éducation et thérapeute familiale, dans son livre "La Discipline Positive", en Rancœur, en Revanche (pour la prochaine fois), en Rébellion ou en Retrait (cad en Soumission).
C'est d'autant plus important si ces "R" ne correspondent pas à ce que l'on veut enseigner à l'enfant. -
reconnaître ses erreurs en utilisant encore des "R" mais 3, plus positifs !
La méthode est la suivante : d'abord Reconnaissez effectivement votre erreur : "Je me suis emportée, j'ai crié". Puis Réconciliez-vous : "Je suis désolée". Et pour finir Réparez l'erreur : "On fait quoi maintenant ?", "Qu'est-ce qui va nous aider ?"
Donner un cadre
Le cadre est constitué des règles de vie de la famille.
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bien définir le cadre c'est-à-dire la limite des possibles car on ne peut pas tout interdire à un enfant. En effet un enfant a besoin de faire ses expériences pour apprendre et bien grandir. Et pour cela, il faut lui laisser des opportunités. Je crois que c'est une question de priorités. En tant que parents de notre petite famille, nous avons notamment fait nôtre la règle de la crèche dans laquelle nos enfants ont passé quelques années et qui consiste à intervenir en cas de danger ou quand l'enfant fait appel à vous. Nous avons ajouté dans "notre cadre" quelques autres règles importantes par rapport à nos valeurs. -
faire connaître le cadre : les enfants doivent connaître les règles pour au moins pouvoir les mettre en oeuvre, c'est du bon sens ! -
être ferme sur le respect du cadre
Pour aider à tenir bon, une bonne pratique, lorsqu'une semaine s'est passée sans changement, est de rappeler à l'enfant les règles fixées de préférence avec lui : "Qu'est-ce qu'on avait dit pour... ? Je te remercie de faire ce qu'on avait dit."
Et quand on se sent défié, une autre bonne pratique est de mettre en place un choix éventuellement caché qui soit raisonnable pour le parent : "Tu peux décider de ... ou de ... C’est à toi de choisir. Que préfères-tu ?" ou "Tu as le droit de ... mais ...". En plus cela développe l'autonomie de l'enfant.
Voir ce qu'il y a de positif dans chaque situation
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bien accueillir les émotions car quelles qu'elles soient, elles sont là à notre service -
voir les difficultés et les erreurs comme des opportunités d'apprentissages et d'enseignements comme Nelson Mandela et son fameux "Je ne perd jamais, soit je gagne, soit j’apprends.".
Ainsi, si l'enfant a eu un comportement qui nous semble répréhensible, ce qu'on doit avant tout se demander, c'est ce qu'on peut faire de positif à partir de ce constat.
Se rappeler que des solutions existent
Par exemple quand l'émotion ou la colère nous envahit, adulte ou enfant, :
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faire une pause : "Là je me/te sens énervé ; on en reparle plus tard, quand j'aurai/tu auras retrouvé mon/ton calme."
On peut s'isoler par exemple aux toilettes (!)
On peut prendre du temps pour se détendre et se remettre, en respirant par le ventre, en buvant de l'eau, en exprimant ses sensations, en écoutant de la musique, en caressant une matière douce, en sentant une odeur agréable, en tapant sur des coussins, en pleurant, en dessinant...
En général, après, on est moins en colère et on a des idées de solutions !
Ces pauses sont valables pour l'adulte mais aussi pour l'enfant. Elles fonctionnent d'autant mieux que les enfants ont une forte capacité à imaginer et à changer de sujet ou d'humeur rapidement ! -
prendre de l'aide auprès d'autres personnes si on trouve la situation difficile
Lorsqu'on parle de ses problèmes avec d'autres parents par exemple, on se rend souvent compte que l'on n'est pas le seul à traverser cette épreuve. Et l'on peut bénéficier d'une véritable "intelligence collective", en recueillant des conseils intéressants et des retours d'expérience variés. -
garder patience, confiance et persévérance
On ne peut pas tout obtenir tout-de-suite. Il faut accepter l'idée que cela prenne du temps de changer (de devenir respectueux, responsable... de grandir en somme !). Accompagnons nos enfants étape par étape. Et n'hésitons pas à nous encourager nous-même et à nous féliciter quand nous sommes fiers de ce que nous avons accompli !
Pour aller plus loin
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livre "Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent" du duo Adele Faber et Elaine Mazlish, deux mères de famille américaines qui se sont inspirées des travaux de Haim Ginott et, en les mettant en oeuvre, les ont développés : ce livre, qui est un "best-seller", donne en effet des "habiletés de communication", c'est-à-dire des techniques à la fois concrètes, pratiques et surtout efficaces pour résoudre les problèmes qu'on rencontre dans toute relation avec un enfant. -
ateliers Faber et Mazlish : Adele Faber et Elaine Mazlish ont, en plus d'écrire des livres, créé des ateliers pour permettre aux parents et professionnels de l'enfance de connaître les "habilités" et s'entraîner à les utiliser. A la clef, l'amélioration de la communication avec les enfants et donc des relations plus apaisées. Vous trouverez plus d'informations sur ces ateliers ici. -
livre "Vivre heureux avec son enfant" de la pédiatre Catherine Gueguen : ce livre donne des conseils aux parents, à travers plein d'exemples et en se basant sur le fonctionnement du cerveau -
magazine PEPS ; vous trouverez plus d'informations sur le site internet correspondant -
émissions radio de Muriel Duhem, conseillère en communication apaisée dans les Yvelines sur Yvelines Radio 88.4 FM. Pour les réécouter, les podcasts sont disponibles ici. -
parenthèque : renseignez-vous pour savoir si une structure de ce type existe à proximité de chez vous
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